DRÔLES DE CONTES DES ÂMES MARINES

Depuis le début des temps, les mystères de l’Océan et de ses abymes, que nous explorons à peine, ont interrogé l’esprit des navigateurs et des populations côtières, notamment des Bretons. Source de vie, il l’est aussi de mort avec de multiples naufrages, et a suscité de tout temps un florilège de croyances, superstitions, légendes.

Du bateau à rames, nous sommes passés au bateau à voile puis à vapeur, à charbon, à pétrole, enfin au nucléaire, pour revenir au vent et nouvellement à l’énergie solaire. L’angoisse marine ne s’est pas dissipée pour autant. Est-ce pour y échapper que tant d’officiers et hommes de mer ont écrit des kilomètres de poésies, ouvrages, musiques et discours de bord.

Quelques terriens inspirés comme Debussy ont saisi cette étrange ambiance alternant chall ha dichal, flot et reflux, ou l’étale est peu présente, sauf comme temps d’attente entre espoir et désespoir, en symphonie permanente qu’accompagne l’orchestre des vents.

La mer est habitée de milliers de créatures dont nous ne savons que peu de choses. De nouvelles espèces, vivant dans des milieux improbables, sont découvertes en permanence. Que trouverons-nous demain ?

On pourrait penser que la propulsion nucléaire avait chassé les croyances obscures. Que nenni, il existe tout un nouveau florilège de superstitions dans les milieux maritimes et les vieilles histoires adaptées au goût du jour ont la vie dure.