KABIG, Le destin d'un habit de grèves
C'est à la faveur de sources encore inédites (témoignages, fonds photographiques...) que les auteurs nous proposent de redécouvrir l'extraordinaire aventure de ce vêtement définitivement inscrit dans le patrimoine culturel breton. Il continue d'être fabriqué aujourd'hui et est l'une des rares tenues d'origine maritime à avoir été adoptée bien au-delà de son territoire d'origine.
Détails :
Éditeur : | Coop Breizh | Auteur / artiste(s) : | Yannik Bigouin Pascal Aumasson Gwenaël Le Berre |
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Genre | Culture et patrimoine |
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Présentation | Broché |
Nb de pages | 128 |
Dimensions | 21 x 21 cm |
Parution | 2020-10 |
NOUS TE FAISONS (AUTREMENT) BRETAGNE
Le kabig apparaît dans les années 1845-1850 sur le littoral nord-Finistère : c’est un manteau trois-quarts avec capuche, muni d’une poche ventrale, porté par les goémoniers du Pays pagan pour se protéger des intempéries. Mais avec l’arrivée du chemin de fer, toute une société de villégiateurs au train de vie confortable manifeste son admiration pour ce vêtement pratique, qui devient progressivement un vêtement pour tous, hommes, femmes, enfants.
Modernisé par le dessinateur ethnologue René-Yves Creston et le tailleur quimpérois Marc Le Berre en 1937, le kabig est désormais de toutes les couleurs alors qu'à l'origine, il était uniquement blanc ou bleu marine. Couturières et tailleurs le confectionnaient à partir d’un textile provenant vraisemblablement de… la Drôme, et la maison Le Minor, à Pont-l'Abbé, en fut un des principaux fabricants.
Le kabig est également adopté par un grand nombre de bagadoù, même en dehors de son territoire d’origine. Il devient notamment l'unifome de celui que formèrent en 1949 les scouts Bleimor.
Le film Dieu a besoin des hommes de Jean Delannoy contribue lui aussi à l’engouement pour le kabig, au début des années 1950. On y voyait en effet les figurants, des goémoniers de Plouguerneau, porter le kab an aod (« manteau de grève »), et les deux acteurs vedettes du film, Pierre Fresnay et Madeleine Robinson, continuèrent à l’utiliser à leur retour à Paris.
Dans les années 1970, le kabig devient un symbole de l’identité bretonne et rencontre un succès considérable auprès de la jeunesse. Des créateurs de mode parisiens s'en emparent, lui redonnant une nouvelle jeunesse dans les années 1980.
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« Le kab, vêtement identitaire, âme de contestation et de libération, reste néanmoins, toujours, un habit bien utile contre le vent, le froid et la pluie… contre la mondialisation ! Et nous voilà repartis pour trouver une nouvelle valeur symbolique à notre pauvre kab qui ne demandait qu’à être un vêtement bien utile contre le vent, le froid, la pluie… » (Goulc’han Kervella, auteur de la préface et homme de théâtre, Plouguerneau).
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Les auteurs : Ancré dans son territoire de vie, Plouguerneau, Yannik Bigouin milite activement pour la culture régionale. Connu notamment pour son activité de tissage, Gwenaël Le Berre possède une connaissance approfondie des textiles historiques. Conservateur de musées (Saint-Brieuc, Brest, Rennes…) en retraite depuis peu, Pascal Aumasson a organisé l’exposition Kabig, au port musée de Douarnenez en 2008.